2022-11-24

Le Cameroun à la COP 27

Entretien accordé au Pr. AMOUGOU Joseph Armathé, Directeur Général de l'ONACC à la COP 27 à Sharm El Sheikh-Egypte sur les « Produits Made in Cameroon ».

Dans le cadre du partenariat établi entre l'ACRI-ST de France et l'ONACC le 27 avril 2022, l'un des principaux domaines d'intérêt était de renforcer les capacités techniques et technologiques de ce dernier pour développer des solutions/outils appropriés pour surveiller les événements climatiques extrêmes au Cameroun. C'est dans cette optique que deux experts de l'ONACC ont été accueillis et formés par l'équipe d'experts de l'ACRI-ST en France. Les résultats qui ont découlé de ce renforcement de capacités ont été conjointement et brillamment présentés par les experts de l'ONACC et de l'ACRI-ST à Sharm El Sheikh lors de la COP 27 dans l'un des side-events en tant que « produits fabriqués au Cameroun » à la grande satisfaction du public en présentiel et en ligne qui a suivi attentivement. Cet événement parallèle a été organisé par l'ONACC pour le Cameroun. Ces produits comprennent :


a) Production de cartes d'occupation du sol à haute résolution à travers des chaînes de traitement innovantes;

b) Évaluation des risques d'inondation à l'aide de données spatiales à haute résolution et;

c) approches utilisées au Cameroun pour produire divers services climatiques pour l'adaptation de différents secteurs de développement socio-économique aux cinq zones agroécologiques. 

Quel était votre public à la COP 27 lors de la présentation des produits made in Cameroon ?

La brillante présentation, qui a également été très applaudie, a réuni entre autres : le Ministre des Forêts et de la Faune, Président en exercice de la COMIFAC ; le secrétaire général du ministère de l'environnement, de la protection de la nature et du développement durable ; les Représentants de tous les pays de la zone COMIFAC ; Représentants des pays d'Afrique de l'Ouest ; Partenaires au développement dont : FAO ; ONUDI ; ESA ; BDEAC; le Fonds d'adaptation ; le Service forestier des États-Unis ; des ONG internationales comme le WWF ; Groupe d'experts centrafricains sur le climat (GEACC) et experts du GIEC...

Quelle est l'importance ou la signification de ces produits fabriqués au Cameroun ? 

L'importance de ces produits réside dans leur capacité à fournir de meilleures approches pour surveiller les risques liés au changement climatique, y compris les inondations et la perte du couvert forestier. Ces produits innovants permettent de mieux évaluer les pertes et dommages liés aux dérèglements climatiques, de renforcer la robustesse des services climatiques pour optimiser la résilience des socio-économiques aux chocs climatiques dans les cinq zones agroécologiques du pays, comme une grande risque dans la mise en œuvre de la SND30 du Cameroun et enfin, d'aider le Cameroun à lever des fonds auprès des différents guichets de financements innovants pour son développement socio-économique.

De quels produits parlez-vous ?

Les villes du Cameroun sont de plus en plus sujettes aux événements extrêmes liés au changement climatique. Tous les autres secteurs socio-économiques sont également impactés, avec un impact négatif incalculable sur le PIB du pays et la qualité de vie de la population. Pour réagir à cette situation, le Président de la République du Cameroun, Son Excellence Paul Biya a créé l'Observatoire National sur les Changements Climatiques (ONACC) pour accompagner ces secteurs à s'adapter aux perturbations climatiques et contribuer à atténuer les changements climatiques. 

 Quelles sont les prochaines étapes ?

Cette phase pilote concernait les zones soudano-sahélienne et côtière. L'ONACC et l'ACRI-ST envisagent ici d'étendre le projet sur l'ensemble du territoire national en mettant l'accent sur les zones à haut risque climatique avec l'appui des partenaires techniques et financiers. A terme, ces outils pourraient également être utilisés pour le suivi et l'évaluation des risques climatiques dans les pays de la sous-région Afrique centrale. En outre, l'ONACC et l'ACRI-ST projettent de faire pression pour obtenir des financements afin de mettre en œuvre ces approches et outils innovants dans l'évaluation des chocs climatiques, la production de services climatiques robustes et la précision dans la comptabilisation et la valorisation du carbone. 

Un dernier mot M. le DG ?

Nous avons saisi cette occasion pour exprimer notre sincère gratitude à Son Excellence HELE Pierre, Ministre en charge de l'Environnement du Cameroun, la haute direction de l'ACRI-ST France, les Experts de l'Agence Spatiale Européenne, Queen Mother Consultancy, les Experts de l'ONACC et d'autres Experts pour leur soutien multiforme et des encouragements pour réaliser ce rêve et attendre avec optimisme que ces outils soient déployés dans tout le pays et qu'ils comprennent ainsi la production d'informations et de services climatiques de référence pour le pays et au-delà.