Bilan Carbone du Cameroun : les chiffres pour le secteur AFAT sont connus
Dans ce processus et sur recommandation du Ministère de l’Environnement, de la protection de la Nature et du Développement Durable (MINEPDED) l’ONACC a produit dans un premier temps, un Bilan Carbone pour les zones agroécologiques forestières à pluviométrie bimodale (régions du Centre, du Sud et de l’Est) et monomodale (régions du Littoral et du Sud-Ouest). Et dans un second temps, il a produit celui des trois autres zones agroécologiques du Cameroun (regroupant les régions de l’Extrême-Nord, du Nord, de l’Adamaoua, de l’Ouest et du Nord-Ouest) pour le secteur de l’Agriculture, Foresterie et autres Affectations des Terres (AFAT).
Pour présenter à la fois les résultats des travaux réalisés pour la deuxième phase (dans les zones agroécologiques Soudano-sahélienne, des Hautes Savanes Guinéennes et des Hauts plateaux) du Bilan Carbone pour le secteur AFAT au Cameroun et le potentiel de séquestration du carbone sur le plan National, l’Observatoire a organisé un atelier à Mbankomo le vendredi 23 août 2024. Ledit atelier a connu la participation de plusieurs Ministères sectoriels (MINEPAT, MINFI, MINEPDED, MINADER, MINFOF, etc.), des structures publiques telles que le Port Autonome de Douala (PAD), des partenaires au développement (PNUD, WWF, FAO, etc.), des organisations de la société civile (Le réseau des chefs traditionnels du Cameroun).
Ce Bilan Carbone qui est un outil d’aide à la prise de décisions a été réalisé pour la période allant de 2010 à 2022 pour le secteur AFAT et pour les cinq zones agroécologiques, révèle que le Cameroun est un réservoir de Carbone avec un potentiel de séquestration total estimé à -4 093 348,60 GgCO2eq.
Comment valoriser ce potentiel de séquestration ou ce puits de Carbone?
Des études faites par certains partenaires de l’ONACC (UICN et FAO) ont démontré que le potentiel du Cameroun se situe entre 1 300 000 et 6 600 000 GgCO2Eq pour l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) et 4 600 000 GgCO2Eq pour la Food and Agricultural Organization (FAO).
Pour la valorisation de tout ce potentiel, le Cameroun devrait mettre en place un cadre règlementaire et juridique en matière de marché carbone, mettre en place un registre carbone national, mettre en place des standards en matière de certification des crédits carbone, poursuivre les négociations avec les partenaires pour bénéficier des financements et intégrer les crédits carbones dans les mécanismes de compensations (dette extérieure, dans le financement des activités de développement telles que l’agriculture, l’élevage, l’énergie, l’industrie, etc.).